Résultats du Baromètre YouGov France / Le Huffington Post / I>télé de Janvier 2016

Antoni MinnitiSenior Research Executive
janvier 14, 2016, 10:41 AM GMT+0

La cote de popularité de l’exécutif en chute libre en ce début d’année 2016

Le Président et le Premier ministre voient leurs images se détériorer dans l’opinion en ce début d’année, après un sursaut républicain dont les effets positifs sur la popularité du couple exécutif semblent s’estomper.

Le Président François Hollande est crédité ce mois-ci de 22% d’opinions positives, en baisse de 5 points par rapport au mois de décembre. Cette baisse marque un coup d’arrêt à l’embellie de popularité que connaissait le Président François Hollande depuis octobre 2015 (+10 points entre octobre et décembre derniers). Cette détérioration se constate dans toutes les franges de l’opinion : les partisans PS, EE-LV (62%) et d’Extrême Gauche (31%), qui restent les plus susceptibles d’approuver l’action de François Hollande, voient leur niveau de soutien au Président retomber : -3 points chez les partisans PS, EE-LV et -1 point chez les partisans d’Extrême Gauche. Seuls 7% des sympathisants du parti Les Républicains (-4 points par rapport au mois dernier) et 8% des Frontistes (-3 points) approuvent l’action du Président. Enfin, c’est au Centre que le Président perd le plus d’avis favorables en subissant une baisse de 10 points pour se stabiliser à 21% d’opinions favorables.

Le Premier ministre Manuel Valls connaît, comme François Hollande, une baisse de 5 points dans sa cote de popularité ce mois-ci, avec 27% d’opinions favorables. A la différence du Président François Hollande, cette baisse ne se reflète pas dans toutes les franges de l’opinion. Au sein de son propre parti le Premier ministre est crédité de 69% d’opinions favorables (soit une hausse d’un point par rapport au mois dernier). A droite, Manuel Valls continue son ascension avec 21% d’opinions favorables chez les sympathisants Les Républicains (+2 points par rapport au mois dernier, et +5 points sur les deux derniers mois). La baisse de popularité du Premier ministre trouve son explication auprès des Centristes, chez qui l’on note la plus forte régression ce mois-ci (32%, -12 points) et également auprès des Frontistes (9% d’opinions favorables, -10 points).

Concernant les sujets de préoccupation en politique, après avoir connu un chamboulement en décembre, le classement pour ce mois-ci revient à sa hiérarchie habituelle. Après un net recul en décembre, le chômage (sujet de préoccupation numéro un des Français en politique) connaît une hausse significative ce mois-ci (38%, +13 points). L’immigration reste stable, mais remonte dans le classement pour figurer à la deuxième place des sujets de préoccupation en politique (16%, stable). On note enfin une chute de 9 points des problématiques sécuritaires, qui étaient au cœur de l’actualité le mois dernier, et viennent en janvier 2016 clôturer le trio de tête des sujets de préoccupation des Français (10%, -9 points).

A l’instar du Président et du Premier ministre, le gouvernement connaît également un revirement de situation en ce début d’année

Avec 21% des Français ayant une opinion favorable vis-à-vis de l’action du gouvernement (en baisse de 5 points), c’est toute la branche de l’exécutif qui se voit sanctionnée ce mois-ci. Au sein de son propre camp, le gouvernement est fortement sanctionné avec 58% d’opinions favorables, soit une baisse de 7 points chez les sympathisants PS, EE-LV. Le sursaut arrive des partisans d’Extrême Gauche dont 29% déclarent être favorables à l’action du gouvernement (+4 points), peut-être en soutien aux prises de position récentes de Christiane Taubira sur la déchéance de nationalité. Malgré cela, le gouvernement ne parvient pas à maintenir ses bons résultats du mois dernier : au centre, l’équipe ministérielle enregistre la plus forte baisse de popularité (19%, -10 points), et n’est guère plus soutenue par les partisans de droite (4%, -4 points) et de l’extrême droite (6%, -4 points).

Les scores du gouvernement connaissent une baisse générale sur l’ensemble des items politiques et sociétaux et marquent la fin de la dynamique positive observée le mois dernier. De manière générale, les Français sont un peu moins susceptibles de déclarer que « le gouvernement a de bonnes intentions » (37%, -1 point), qu’il est « prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (32%, -2 points), et qu’il « s’adresse à toute la population, et pas seulement à ses électeurs » (30%, -1 point). Même si ces scores restent élevés pour un gouvernement en place, la baisse, quant à elle, est générale. De la même manière, moins de Français déclarent en janvier que le gouvernement est « composé de personnes compétentes » (24%, -1 point), qu’il « a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (23%, -2 points) et que « la société qu’il prône est globalement celle dans laquelle [ils] souhaite[nt] vivre » (21, -2 points).

La tendance est sensiblement identique chez Les Républicains, qui voient également leurs scores régresser sur la plupart des items politiques et sociétaux. Jugé comme un parti politique « prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » par 38% des Français (+3 points) et qui a de « de bonnes intentions » par 33% des Français (+1 point), le parti Les Républicains réussit à progresser là où le gouvernement régresse. Néanmoins, sur le reste des items, le parti Les Républicain accuse une légère baisse : moins d’un Français sur trois déclare que le parti est « composé de personnes compétentes » (29%, -2 points), « qu’il a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (25%, -2 points) et « qu’il s’adresse à toute la population, pas seulement à ses électeurs » (25%, -2 points).

Enfin, un peu plus d’un Français sur cinq déclare avoir confiance en les responsables politiques et la qualité de la démocratie ce mois-ci (21%, -5 points). Ce dernier résultat vient compléter, après « l’euphorie démocratique » qui avait constitué la réponse des Français à la terreur connue en novembre, une série de mauvais résultats pour les personnalités, formations et institutions politiques.

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